[Test] Yooka-Laylee
Ça vous dit un jeu de plateforme à l’ancienne ? Yooka-Laylee surfe sur l’esprit de son ancêtre Banjo & Kazooie. Je l’ai testé pour vous.
Merci à Team 17 pour l’envoi du code du jeu pour la réalisation de ce test. Je précise que bien qu’étant d’un certain âge, je n’avais pas joué à l’époque à Banjo & Kazooie ni les Donkey Kong, les bébés d’une partie de l’équipe à l’origine de Yooka-Laylee. Mon test n’y fera ni référence ni comparaison.
Crédits
- Plateforme : PS4 (support du test), Xbox One, PC, Mac, Nintendo Switch (à venir)
- Date de sortie : 11/04/2017
- Développeur : Playtonic Games
- Editeur : Team 17
- Type de jeu : Plateforme
- Nb de joueurs : 1 pour l’histoire, 2 pour les mini-jeux
- Online : Non
- PEGI : 3+
- Périphériques : PlayStation Vita ou autre support pour Remote Play.
Histoire & Mode de jeu
Le méchant Capital B et son bras droit Quack veulent mettre la main sur tous les livres de la planète pour gouverner. Ils activent un aspirateur de livres géant dans une usine chimique. Même le livre spécial de Laylee, une chauve-souris pleine d’humour et de répondant, passe à la trappe. C’est alors qu’accompagnée de son fidèle ami Yooka, un caméléon, ils se mettent en quête de retrouver les pages perdues de ce livre et de mettre fin aux agissements du vilain B.
L’histoire est assez succincte mais suffit à lancer l’idée d’explorer différents mondes à la recherche de ces fameuses « pagies ». De plus il y a beaucoup d’humour et de références au monde du jeu vidéo et à la culture geek, ce qui est plutôt plaisant. Comme durant l’aventure il est possible d’accéder à différents mini-jeux rétro, l’accès à ces jeux est également proposé en multijoueur en local.
Depuis le menu d’accueil vous pouvez voir les statistiques de vos parties (plusieurs sauvegardes possibles en parallèle) avant de les relancer.
Commandes & Jouabilité
Yooka-Laylee est un jeu de plateforme en 3D très inspiré des jeux des années 90/2000. Il consiste principalement à explorer différents mondes remplis de collectibles et de missions à réaliser, à coup de plateforme, de mini-jeux, de quêtes et de pouvoirs à débloquer au fur et à mesure de vos découvertes. Vous ne pourrez d’ailleurs jamais explorer un monde à 100% du premier coup, et vous devrez bien souvent aller dans les mondes suivants acquérir de nouveaux pouvoirs nécessaires pour accéder à certains éléments des mondes précédents. Vous devrez même débloquer les mondes dans une version plus vaste pour avoir accès à tout ce qu’ils ont à proposer. On est en tous cas très loin d’une progression linéaire ou toute tracée d’un jeu de plateforme classique, on est ici plus proche du monde ouvert comme nous le propose beaucoup de jeux actuels finalement.
Le contenu de chaque monde est très riche et varié. En plus des pouvoirs originaux dont je vais parler juste après, il y a pleins de choses à faire : mini-jeux rétro, courses contre-la-montre, trouver des fantômes cachés, quêtes spéciales données par des PNJ etc. Vous devrez faire preuve de curiosité et d’une bonne mémoire pour tout trouver, ou savoir revenir plus tard vers ce que vous n’aviez pas pu faire. Il n’y a aucun repère dans les niveaux pour vous aider/rappeler ce que vous avez fait ou ce qu’il vous reste à faire, si ce n’est un récapitulatif des collectibles trouvés depuis le menu pause. Eh oui, ce jeu est un hommage/clin d’œil aux jeux d’antan, mais il en conserve pas mal d’aspects, dont une difficulté certaines auxquelles les joueurs plus jeunes ne sont certainement pas habitués dans ce style de jeu.
La construction des niveaux et de certains accès est plutôt complexe et vous n’avez aucun accompagnement. Vous pouvez facilement louper des éléments du jeu, y compris les Boss qui sont du coup optionnels. Au passage, ces boss sot également très calqués sur les boss des jeux d’autrefois, avec un pattern très régulier à connaître par cœur pour en venir à bout. On ne sait même pas vraiment à quel moment on peut débloquer le monde suivant. Alors une fois que l’on a exploré une bonne partie d’un monde, on retourne au monde intermédiaire, et l’on voit si l’on peut accéder à une nouvelle zone ou pas. Il y a très probablement des paliers de nombre de pages à atteindre (il en faut 100/145 pour accéder au boss final) mais ce n’est pas explicite. De même qu’il est parfois possible de s’engager dans un chemin labyrinthique et périlleux pour découvrir au bout qu’il nous manque un pouvoir pour récupérer la précieuse page convoitée.
Dans la catégories des éléments « comme à l’époque », on retrouve aussi et malheureusement des problèmes de caméra. Cette dernière suit globalement bien les personnages sauf dans certaines zones où il a été décidé qu’elle soit fixe mais dont l’angle de vue dépende de votre position et votre orientation. Cela se traduit par des séquences durant lesquelles vous essayez d’avancer mais la rotation soudaine de la caméra vous fais faire demi-tour et changer à nouveau la caméra, et donc refaire demi-tour et ainsi de suite. Durant les phases en hauteur ou près des bords, c’est également très vite énervant. Certains passages de plateforme sont très techniques et la difficulté liée à l’adresse requise suffirait largement, mais la caméra et la raideur ou au contraire la souplesse de certains mouvements vient rajouter un palier de difficulté supplémentaire qui fait pester et dont on se serait volontiers passé.
Côté mouvement, on débute le jeu avec le strict minimum : vous déplacer et sauter. Très vite le duo caméléon / chauve-souris accrochée sur sa tête apprendra par le biais d’un revendeur à la sauvette des techniques très variées et sympathiques. Sans tout vous révéler, je peux en évoquer quelques unes : vous pourrez tournoyer pour frapper des ennemis, planer pour ralentir les chutes, vous rendre invisible (camouflage de caméléon, logique), envoyer un sonar (logique aussi pour une chauve-souris) ou bien encore absorber temporairement le pouvoir d’éléments que vous gobez (eau, feu etc). Le système de compétence à développer au fur et à mesure est bien ficelé, et les pouvoirs assez logiques avec les caractéristiques des 2 compères, en revanche le principe de devoir acheter ces compétences n’a pas trop de sens. Vous devez gérer une barre d’énergie qui s’épuise en utilisant vos pouvoir, ainsi que des points de vie matérialisés par des papillons. Dans le jeu, gober des papillons redonnent de la vie, tandis que les ramasser vous redonne de l’énergie. C’est assez facile d’en trouver, là difficulté du jeu ne se trouve pas là mais bien dans son aspect plateforme.
On se retrouve au final avec tout un panel de mouvements plus ou moins évidents à maitriser (pour les problèmes évoqués précédemment) qui rendent l’exploration et la chasse aux collectibles assez intéressante bien que parfois agaçante (il ne faut pas avoir peur de recommencer encore et encore un passage). On se prend au jeu de vouloir en découvrir toujours plus et j’avais parfois du mal à trouver un bon moment pour m’arrêter. Certaines missions offrent un gameplay totalement différents du reste du jeu, on se retrouve avec plusieurs jeux dans un jeu et c’est un très bon point.
Graphisme & Animation
Yooka-Laylee a beau s’inspirer d’une autre époque, il a sa place visuellement en 2017. Ce n’est pas magnifique, on est très loin des graphismes soignés et fins d’un Ratchet & Clank, c’est parfois simpliste et grossier, mais ça reste très correct et jouable (parfois, trop de détails nuit à la lecture des environnements). Il y a tout de même des effets de lumières et des textures qui n’ont pas à rougir de gros jeux actuels.
Les 5 mondes et la zone intermédiaire offrent des environnements variés et colorés.
Côté animation des personnages, c’est là aussi correct mais loin d’être transcendant. La variété des ennemis est en revanche proche du néant, mais le jeu n’est pas vraiment axé sur les affrontements, il sont juste là pour vous mettre des bâtons dans les roues au juste moment.
Face à tout ces éléments, on sent que l’on n’a pas affaire à un jeu à gros budget, et j’ai plutôt tendance à être indulgent et à souligner un travail appliqué pour une petite équipe.
Bande son
Là encore, Yooka-Laylee apparait comme un jeu qui n’a pas les moyens d’un grand jeu mais qui se donne du mal pour bien faire. Les musiques et les bruitages sont de bonnes factures, et les dialogues bourrés d’humour et bien traduit.
Le studio n’a par contre pas eu les moyens d’enregistrer des voix pour les personnages, pas même en VO. Ce n’est pas gênant en soit, sauf que pour palier à cela ils ont mis des sons, des « hu heu ho » à chaque syllabe qui s’affiche à l’écran, avec une sonorité différente pour chaque personnage. Le subterfuge ne prend pas du tout et est au contraire énervant en quelques minutes à peine. J’aurais préféré ne pas avoir de son du tout, les sous-titres se suffisent à eux-même.
Durée de vie
Yooka-Laylee est un jeu généreux, et les explorateurs les plus motivés atteindront facilement les 25 à 30 heures sans les voir passer pour tout compléter. Les moins acharnés devront tout de même s’investir car le jeu n’est pas évident, et réunir les 100 pagies nécessaires pour accéder au boss de fin ne s’obtiendront pas sans fouiller un minimum chaque monde.
Trophées
Le platine et les objectifs de tous les trophées tournent globalement autour de la quête aux différents collectibles. Explorez le jeu à 100% et il ne vous manquera que quelques trophées d’actions spécifiques.
La mission ne sera pas totalement évidente si vous vous lancez seul. Ce sera plus facile (mais beaucoup moins gratifiant) en consultant un guide, mais cela restera pour certaines missions dépendant de vos talents et votre habilité dans ce style de jeu. Certaines courses de wagonnet et quelques jeux rétro vous donneront du fil à retordre.
Trailer
Verdict
Pour les « vieux » |
Pour les moins vieux |
Yooka-Laylee est un jeu généreux par son contenu, qui rend hommage à un style de jeux de plateforme d’un autre temps et que ceux qui ont aimé à l’époque ne pourront qu’apprécier, malgré les défauts évidents, énervants et malgré un niveau de qualité global en-deça des standards actuels. J’ai vraiment pris plaisir à rejouer comme quand j’étais jeune, je me demande en revanche si les joueurs plus jeunes arriveront à passer outres les défauts et l’exigence du jeu pour l’apprécier au même niveau.
Les :
- Un esprit conservé des jeux de la fin des années 90
- Énormément de choses variées à faire
- L’humour et les capacités originales des 2 compères
- La liberté de pouvoir aller partout sans bordures invisibles (dans la limite de nos pouvoirs)
- La nostalgie et le plaisir de jouer font oublier les points négatifs
Les :
- Les sons en guise de voix, insupportables
- Les problèmes de caméra et de maniabilité
- On peut facilement se perdre dans ce qu’il reste à trouver
SUGGESTION