[Test] Agatha Christie The ABC Murders
Le talent d’Agatha Christie pour ses romans et enquêtes policières n’est plus à prouver, et ses aventures ont même été déclinées en série télé, téléfilms et jeux vidéo. C’est le cas de The ABC Murders, dont voici le test (sans aucun spoil bien évidemment).
Merci à Microïds pour l’envoi du code du jeu pour la réalisation du test.
Je précise que je ne suis pas un habitué des point and clic de ce type, et que je n’ai pas lu The ABC Murders, ces découvertes ont forcément un impact sur ma perception du jeu.
Crédits
- Plateforme : PS4 (support du test), Xbox One, PC/Mac
- Date de sortie : 04/02/2016
- Développeur : Artefacts Studio
- Editeur : Microïds
- Type de jeu : Aventure (point and clic)
- Nb de joueurs : 1
- Online : Non
- PEGI : 12
- Périphériques : PSVita en remote play
Histoire & Mode de jeu
L’histoire débute à Londres, en avril 1935, alors que le détective Hercule Poirot est tranquillement dans ses appartements en compagnie de son acolyte le commissaire Arthur Harstings. Un matin, il reçoit une curieuse lettre d’un certain A.B.C, qui l’averti qu’un meurtre sera commis à Andover à une date bien précise. Effectivement, à la date annoncée, l’inspecteur Jaap invite Poirot à venir inspecter une étrange scène de crime. Et cela ne fait que commencer…
L’intrigue s’appuie sur le roman original d’Agatha Christie, The ABC Murders, et propose une enquête très bien ficelée avec son lot de rebondissement. Vous serez amené à enquêter dans divers lieux.
Vous avez la possibilité d’utiliser 3 profils correspondant à 3 sauvegardes différentes, de consulter vos récompenses selon vos actes accomplis et, à l’issue du jeu, de voir et comprendre toute l’histoire via une narration chronologique des évènements.
Une fois l’histoire terminée, vous pouvez également rejouer une partie, mais pas sélectionner des chapitres, ce qui peu être embêtant pour certains objectifs de trophées.
Commandes & Jouabilité
Le jeu est un point and clic. Vous devez déplacer le personnage, et pointer des personnes ou des éléments du décor avec le curseur pour interagir. Partant de cette base classique, les interactions seront multiples et variées.
Concernant les personnes, vous pourrez leur parler bien évidemment, mais il est également conseillé avant cela de les observer afin de faire certaines déductions sur leur comportement, leurs intentions etc. Dans cet esprit, vous devrez agir et penser comme le ferait le « vrai » Hercule Poirot. C’est d’ailleurs la conduite à adopter pour tout le jeu, et chaque action menée dans ce sens vous octroiera des points d’égo, sorte de système de « scoring ». Petit conseil au passage, M. Poirot aime l’ordre et que les choses soient nettes, jusqu’à sa belle moustache qu’il aime à réajuster dans chaque miroir qu’il peut croiser.
D’ailleurs, la moustache est un symbole utilisé pour illustrer de nombreuses récompenses qui vous sont accordées en fonction de vos actions. Faire les bonnes analyses, les bonnes déductions, découvrez des informations importantes etc. On pourrait d’ailleurs penser qu’il est possible de mal faire les choses, puisque l’on vous récompense lorsque vous les faites bien, mais il y a tout de même beaucoup d’éléments dans le jeu pour lesquels vous n’avez pas le choix. En effet, l’enquête reste très dirigiste, et si vous pouvez être perspicace ou maladroit lors des interrogatoires, et ne pas voir certains indices dans les décors, globalement, vous devrez faire ce qu’il y a à faire pour continuer de progresser. Par exemple si vous voulez quitter un lieu alors qu’il est capital que vous ayez trouvé un certain indice pour la suite, le jeu ne vous laissera pas partir, les pensées d’Hercule Poirot vous inviteront à rester et pourront même vous donner un conseil sur ce que vous avez à faire.
Ce n’est pas vraiment gênant dans l’absolu, puisque normalement, lorsque l’on fait ce genre de jeu, et comme celui-ci en particulier nous plonge rapidement dans l’intrigue, on a naturellement envie de tout fouiller et tout découvrir. Les plus impatients ou les moins curieux pourront toutefois utiliser des indices, qui vont les amener directement au prochain élément à analyser, voire même à le découvrir partiellement. Les indices sont illimités, il suffit juste d’attendre qu’il se recharge. Très franchement, à part si vous avez besoin de rejouer pour les trophées, je trouve que cette option gâche le plaisir de jeu, et je me suis bien gardé de l’utiliser.
Alors, tout ça à l’air assez aiguillé et facile ? Oui et non. Oui on trouve assez facilement à observer les scènes de crime, les personnes que l’on rencontre, mais l’on peut être maladroit dans nos dialogues, et on se retrouve parfois devant de belles énigmes à résoudre lorsqu’il faut ouvrir un compartiment caché d’une commode par exemple. Ces phases de réflexion font d’ailleurs presque un fossé en terme de difficulté par rapport au reste, et il faudra bien se creuser les méninges. C’est assez intéressant.
Les commandes sont assez simples, même si je me mélange parfois les pinceaux entre le joystick gauche et le droit, et que le fait que le curseur puisse sortir de l’écran (même si ça amuse fortement mon chat). La sensibilité du curseur peut être modifiée depuis le menu pause.
Durant votre enquête, vous pourrez à tout moment consulter votre carnet de notes, pour vous rappeler vos prochains objectifs, ainsi que les différentes personnes rencontrées. Vous pourrez même parfois ramasser puis utiliser des objets.
Réflexion, Observation, Déduction, Reconstitution des meurtres, les différentes actions sont variées et contribuent toutes à bien nous tenir en haleine.
Graphisme & Animation
Agatha Christie The ABC Murders adopte des graphismes en cell-shading dans un style marqué et original, qui nous plonge dans une Angleterre d’après guerre à l’image de celle que l’on s’illustre dans nos esprits à la lecture des romans d’Agatha Christie. On a l’impression d’être dans une bande-dessinée interactive. C’est simple, épuré mais très agréable. Les personnages ont également des visages d’un style particulier, que je n’aime pas personnellement, mais qui donne vraiment une identité au jeu.
Les différents icônes pour observer et interagir sont assez faciles à comprendre et la lecture des scènes est très bonne.
Par contre, l’écran est plus grand que ma télé, et j’avais parfois du texte que je ne pouvais pas lire car hors champ, et il n’y a aucun réglage possible pour y remédier.
Bande son
Le jeu dispose des dialogues en français et en anglais, ainsi que tout un choix de langues pour les sous-titres. Pour ma part j’ai joué en français du début à la fin, et hormis des soucis de correspondance voix/mouvements des lèvres, peu gênant du fait que les personnages n’ouvrent pas trop grand la bouche, j’ai trouvé les doublages très corrects. Je pense essayer l’anglais sur ma seconde partie.
Dans tous les cas je conseille d’activer les sous-titres car même si tout est lu à haute voix, même les courriers que l’on analyse, ce qui est très reposant et agréable, il arrive parfois (ça m’est arrivé pour 3 répliques dans le jeu) que certains dialogues buguent et ne s’entendent pas.
Les musiques sont discrètes mais sympathiques, il y a juste celle réservée aux phases de réflexion qui peut agacer sur la durée, surtout quand on bloque sur un mécanisme et qu’on commence à y passer du temps.
Remote Play (PSVita)
Je n’ai pas testé j’avoue, étant donné que j’ai dévoré le jeux en 2 sessions, mais compte tenu des commandes, il ne devrait y avoir aucun problème à jouer avec la PlayStation Vita bien au contraire.
Durée de vie
L’histoire est certes prenante, mais malgré tout assez courte. Enfin tout est relatif, je n’ai pas vraiment de repère avec les autres jeux du genre. Je n’ai pas chronométré précisément, mais j’ai dû mettre environ 6h pour mener l’enquête à son terme, sachant que j’ai bien tout observé et analysé.
Le souci ne vient pas vraiment du temps passé, mais plus du fait que sur ce genre d’aventure, la rejouabilité n’a que peu d’intérêt. Le système de récompenses vous invite à compléter ce qu’il vous manque, mais avec l’absence de chapitrage pour refaire certaines scènes en particulier, l’idée de devoir refaire intégralement le jeu 1 ou 2 fois est vite décourageante du fait que l’on ne va rien apprendre de plus.
Trophées
Un jeu en version boite mais qui n’a pas de trophée de platine. Alors certes il n’est pas très difficile, pas très long, mais certains trophées demandent tout de même de faire des actions bien particulières que vous pouvez manquer, vous obligeant à recommencer le jeu. Quand on voit certains jeux « visual novels » qui se platinent en 30minutes en appuyant bêtement sur un bouton, ou les « jeux » à la Telltales Game pour lesquels il suffit de faire l’histoire pour obtenir l’intégralité des trophées, c’est assez frustrant de devoir se contenter de 15 trophées sans platine. D’autant que même si c’est faisable, il y a très peu de chance pour que vous ayez les 15 à votre première partie, et rejouer intégralement 1 ou 2 fois pour ceux qu’il vous manque (dont la description n’est d’ailleurs pas franchement claire parfois) sera agaçant comme évoqué dans le paragraphe précédent.
Ceci dit, on se prend vite au jeu des récompenses dans le jeu.
Trailer Officiel
https://www.youtube.com/watch?v=pYmllvLlhMw
Verdict
Agatha Christie The ABC Murders est un chouette jeu d’aventure en point and clic. Certes il est assez dirigiste, malgré la liberté d’analyse et la possibilité de faire de mauvais choix, mais il y a des jeux qui sont bien moins interactifs. Il propose une intrigue rapidement prenante, avec de bons rebondissements, une fois lancé on a envie d’aller jusqu’au bout.
Les :
- Un univers visuel marqué
- Une intrigue qui s’appuie sur un roman dont la qualité n’est plus à prouver
- Les différentes actions à réaliser
- Le narcissisme d’Hercule Poirot et le système de points d’égo
Les :
- L’écran non réglable qui déborde de la télé
- Pas de système de chapitrage une fois le jeu terminé
- Un manque d’information sur les objectifs et la progression des récompenses et trophées
- Hormis les phases « Réflexion », globalement assez simple
SUGGESTION