[Test] Resident Evil 7 : Biohazard
C’est le trouillomètre au maximum, casque PSVR sur la tête que j’ai lancé Resident Evil 7. Après avoir fait l’impasse sur le 6 qui s’éloignait trop de l’esprit originel à mon goût, j’étais curieux de jouer à cet épisode annoncé comme un retour aux sources. J’ai survécu, non sans peur, voici mon test (sans spoil).
Merci à Capcom pour l’envoi du code du jeu pour la réalisation de ce test. La plupart des captures servant à illustrer ce test ont été réalisées depuis le mode VR.
Crédits
- Plateforme : PS4 (support du test), Xbox One, PC
- Date de sortie : 24/01/2017
- Développeur : Capcom
- Editeur : Capcom
- Type de jeu : Survival Horror
- Nb de joueurs : 1
- Online : Non
- PEGI : 18
- Périphériques : PlayStation Vita ou autre support pour Remote Play, PlayStation VR (support du test).
Histoire & Mode de jeu
Vous êtes sans nouvelle de votre amie Mia depuis 3 ans, vous en aviez fait péniblement le deuil, et voilà que vous recevez un email avec une vidéo dans laquelle elle vous demande de la retrouver en Louisiane. On la voit enregistrer une seconde vidéo vous demandant au contraire de rester à l’écart… Difficile de résister, vous vous rendez dans le Bayou à l’adresse qu’elle vous a communiqué. Il s’agit d’une grande et étrange demeure isolée. Vous avez besoin de savoir ce qu’il se passe et vous cherchez un moyen d’entrer.
Très vite vous apprendrez à faire connaissance de la famille Baker, qui est loin d’être une famille modèle.
Resident Evil 7 propose une histoire assez différente des précédents épisodes, en tous cas de prime abord, et pourtant cohérente avec le reste de la saga. C’est en tous cas un très bon prétexte pour nous replonger dans l’ambiance des premiers épisodes, en explorant une demeure qui regorge de pièces et de secrets.
Le début du jeu pourra dérouter ou surprendre, mais que les fans se rassurent, on est bien dans un Resident Evil. La mise en scène est plutôt bonne, certains passages sont dignes de films d’horreur classiques, et l’intrigue prend peu à peu du sens au fil des documents que vous trouvez.
Trois modes de difficultés sont proposés (le mode Survie n’est accessible dès le début que si vous possédez le Season Pass) et influeront sur votre santé, la force et la résistance des ennemis, mais aussi sur les objets et armes à ramasser. Il n’y a pas de système de chapitre à rejouer, une partie est à faire tout du long avec des sauvegardes automatiques et des sauvegardes manuelles si vous trouvez des magnétophones. En mode Survie, vous aurez en plus besoin de k7, que vous trouverez en quantité limitée, n’en abusez pas. A la fin d’une partie, selon vos performances (niveau de difficulté, collectibles récupérés, temps passé etc), vous pourrez débloquer des bonus à utiliser (ou non) lors de vos parties suivantes, comme des armes, des améliorations de défense etc. Un bon moyen d’égayer la rejouabilité et de rendre plus accessible le mode Survie.
Commandes & Jouabilité
Resident Evil 7 fait table rase avec le passé en proposant un gameplay différent. C’était selon moi une nécessité pour retrouver les sensations des débuts de la licence, car paradoxalement, en conservant le gameplay rigide du début, Resident Evil 5 et 6 commençaient sérieusement à peiner et mal vieillir. Fini la vue à la troisième personne avec des mouvement rigides et saccadés d’un autre temps, on est désormais sur une vue à la première personne. Finalement à bien y regarder, on pourrait dire que les déplacements sont toujours un peu rigides, surtout lorsqu’il s’agit de s’éloigner ou de contourner un ennemi, mais en vue à la première personne la sensation n’est pas du tout la même. Le gros avantage de cette vue, c’est de présenter les choses autrement : cela se prête très bien à une exploration d’un lieu clos et parfois escarpé, il est beaucoup plus facile de surprendre ou de donner l’impression d’être coincé. C’était aussi le meilleur moyen d’introduire une jouabilité au PSVR, le casque de réalité virtuelle de PlayStation. Car oui Resident Evil 7 est entièrement jouable au PSVR, et vous pouvez basculer d’un mode à l’autre en 3 clics dans le menu pause. A cela s’accompagne de nombreux réglages pour rendre votre expérience de jeu la meilleure possible. Je parlerais plus en détail du ressenti en mode VR dans le paragraphe sur les graphismes.
Pour autant, Capcom n’est pas tombé dans la facilité des « jump scare », ces fameux moments où quelqu’un ou quelque chose apparait très vite à l’écran pour faire peur. Il y en a, un peu, mais finalement presque pas assez à mon goût. Le côté inquiétant et effrayant du jeu réside surtout dans l’ambiance et la situation. Le fait d’avancer à l’inconnu dans une maison sans savoir ce que l’on va trouver de l’autre côté d’une porte n’est jamais rassurant, surtout lorsque l’on sait qu’une famille complètement tarée s’y balade et vous cherche. Malheureusement, j’ai trouvé que l’on comprend trop vite comment les mécaniques fonctionnent, et quand on peut s’attendre à un évènement soudain, ou au contraire quand on est relativement tranquille. L’icône de chargement ou un rapide fondu noir viennent trop souvent trahir ce qui doit surprendre et qui finalement, ne surprend pas forcément. Je ne fais ceci dit pas trop le malin, car si je n’ai pas trop sursauté quand il aurait fallu (mais un peu quand même), j’étais en stress total quand j’explorais une nouvelle zone, en avançant très prudemment. En fait, c’est vraiment sur le premier tiers du jeu que j’ai été un peu déçu d’être finalement pas si effrayé, mais je pense que c’est lié au fait que j’avais joué aux 2 démos, et que je devinais du coup facilement des lieux et des évènements. Et le stress que je n’ai pas eu dans le jeu, je l’avais eu sur ces démos.
Là où Resident Evil 7 surprend, c’est que malgré ce changement radical de vue, on retrouve tout de même l’esprit d’antan, au travers des clins d’œils et des mécaniques qui ont fait le succès de la série. A commencer par la progression, dans une grande maison, qui vous obligera à trouver les bonnes clés pour ouvrir les bonnes portes, ou à résoudre des énigmes pour débloquer de nouveaux accès. On retrouve également les fameux coffres « magiques » qui permettent de stocker des objets, mais surtout de les retrouver dans les coffres suivants. Si cet élément va trop à l’encontre de la logique pour vous, sachez qu’il est possible de ne pas vous en servir (sauf à 3 moments obligatoires dans l’histoire). Mais vous allez vous confronter alors à un point délicat du jeu : l’inventaire. Vous n’avez pas des poches sans fond, et il faudra bien réfléchir avant de ramasser tout ce que vous trouverez en fouillant dans les tiroirs et les étagères. Même si au cours de votre progression vous pourrez trouver des sac à dos augmentant la place pour porter des armes et objets, vous serez facilement « plein ». Vous devrez alors parfois renoncer à ramasser des soins ou contraint de jeter des précieuses munitions. Cela peut parfois être frustrant de ne pas pouvoir ramasser une clé et devoir retourner à un coffre ou jeter des ingrédients, mais cet aspect du jeu apporte un côté stratégique intéressant.
Et les munitions vous seront utiles en combat, même si bien souvent pour éliminer des ennemis importants, vous devrez aussi faire preuve de jugeote et vous aider de ce qui vous entoure. Certains affrontements rapprochés paraitront un peu bizarre, le comportement de vos ennemis ne vous paraitra pas toujours cohérent ou « réaliste », mais il y a bien souvent une explication scénaristique à cela. Juste pour revenir à la VR au sujet des combats, sachez que la visée pour les armes à feu est bien meilleure en mode VR puisque le viseur est contrôlé par votre regard, avec le mouvement de votre tête. Il n’y a pas d’effet de recul ni ce besoin de constamment corriger la visée comme en mode normal. C’est un atout non négligeable car les munitions se font rares. Heureusement, vous pourrez vous protéger de la plupart des attaques en mettant les bras devant vous (oui oui).
Petite frustration ressentie à plusieurs moments dans le jeu, devant des objets qu’en situation réelle j’aurais naturellement pris pour m’en servir d’arme, vous ne pouvez pas faire tout ce que vous voulez dans le jeu.
Hormis ce détail, le level design est bien pensé, et conviendra aussi bien à votre première partie découverte et exploration, qu’à votre partie en speedrun si vous voulez tenter l’exercice.
Graphisme & Animation
Resident Evil 7 est beau à sa manière. Les personnages sont bien modélisés, certaines textures sont très réussies, très réalistes, je dirais même que l’ensemble à un côté photoréaliste. On retrouve l’esthétisme du manoir de Raccon City avec les capacité techniques d’aujourd’hui, et combiné à une ambiance crade et malsaine également très réussie et provoquant le dégoût. Il y a un par contre filtre légèrement sépia notamment dans les cinématiques et les vidéos VHS à regarder qui est un peu bizarre, mais l’ensemble est plutôt joli sans être sublime. Je ne vous montre naturellement pas trop de captures qui pourraient vous spoiler.
C’est une toute autre histoire en mode VR, où seuls les personnages et les objets proches s’en sortent bien. Les décors comme la végétation sont très basiques, les jeux d’ombres souvent absents, les effets comme le sang moins détaillés. C’est une contrainte technique nécessaire au bon fonctionnement de ce mode en Réalité Virtuelle, et ça n’est finalement pas vraiment gênant, car l’ambiance et l’immersion sont bien là. L’écart est énorme entre les deux versions pour les décors, mais beaucoup moins flagrant pour tout ce qui est devant le regard direct. Toujours pour des raisons techniques, en mode VR, seuls nos mains et avant-bras sont modélisés (c’est presque devenu une norme dans les jeux VR), ce qui s’avère gênant dans quelques situations. Par exemple à un moment du jeu, je croyais que l’on était coincé dans le sol et je ne comprenais pas pourquoi, mais en rejouant en mode normal j’ai compris que l’on était en fait allongé.
Chose très importante à noter, je n’ai ressenti absolument aucune gêne ou malaise en jouant au PSVR. Enfin si, de par les situations parfois glauques, mais aucun « motion sickness » du fait de la technologie VR et de la réalisation du jeu. Je pense être moins sensible que la moyenne, mais je pense aussi qu’il ne devrait pas y avoir de souci pour la plupart des joueurs avec ce jeu. Je ne sais toujours pas comment cela se gère, au niveau de la réalisation et des graphismes, mais Capcom a parfaitement bien appréhendé la version Réalité Virtuelle et j’avais finalement du mal à concevoir de jouer à ce jeu en mode normal une fois le casque sur la tête. Mais en contrepartie de ce « confort visuel », je n’ai pas non plus ressenti de sensation liée aux mouvements lors des chutes ou des descentes par exemple (contrairement à Batman Arkham VR). En fait, la VR apporte dans Resident Evil 7 l’impression de 3D, et une vue à 360° avec la possibilité de regarder partout rapidement, et même de pencher la tête en avant pour observer à l’angle d’un mur, mais elle ne procure aucune réelle sensation d’immersion dans les mouvements. C’est peut-être pour cela aussi que j’ai eu moins peur que je l’aurais cru dans certaines situations.
D’ailleurs, à ma grande surprise, en lançant une seconde partie en mode normal pour le speedrun, je me suis surpris à être en stress à des endroits que je savais pourtant tranquilles. Dans le mode normal la caméra bouge de manière moins stable, pour simuler nos pas, et malgré l’absence de rendu 3D l’ambiance est plus oppressante. Le champ plus réduit ne permet en revanche pas d’appréhender les situations de manière optimale, et dans des situations de corps à corps la vue en mode normal peut rendre la visée et la vue délicate.
Pour résumer, et aussi curieux que cela puisse paraitre, je trouve le mode VR moins immersif du point de vue de l’ambiance et du sentiment de peur, mais il est beaucoup plus confortable au niveau du gameplay, que ce soit pour les déplacements ou la visée.
Pour ce qui est de la vue à la première personne, je pense qu’il faut s’en réjouir, et là encore c’était à mon sens une nécessité pour retrouver l’esprit des premiers Resident Evil. La vue à la troisième personne avec une caméra mobile laisse moins la part à la surprise et l’immersion, et donne trop la place à un sentiment de souplesse et d’action, dans lesquels se sont justement perdus les derniers jeux Resident Evil.
Bande son
Ne vous attendez pas à avoir de la musique en fond en permanence, il y en a très peu, au point que je me suis même demandé à un moment après une coupure de quelques jours s’il y en avait en dehors des salles « de repos ». Elles sont discrètes mais surviennent toujours au bon moment pour ajouter une note de stress en plus. Mais il n’y en a pas non plus à chaque évènement important ou susceptible de surprendre, pour ne pas gâcher l’effet. Jouer avec un bon casque ou avec une bonne installation sera évidemment un plus pour la spatialisation et le bon ressenti des bruits selon votre position.
Côté voix, vous avez le choix de la langue et des sous-titres, mais la version français est de très bonne facture.
Certains sons comme dans l’inventaire rappelleront de bons souvenirs aux fidèles de la licence.
Durée de vie
Vous avez peut-être entendu de mauvaises critiques à ce sujet, comme quoi le jeu serait trop court. Si on s’appuie sur le fait que l’on peut le terminer en moins de 2 heures en speedrun, avec les bons bonus et en connaissant bien le jeu, évidemment que ça parait court. Et si vous jouez votre première partie sans chercher à lire tous les documents, sans fouiller tous les tiroirs, et à foncer comme un bourrin en mode facile, vous aurez effectivement des chances de terminer le jeu en moins de 7 heures. Mais est-ce la bonne façon de jouer ? Peut-on reprocher à un jeu d’être court en ne le faisant pas tel qu’il a été prévu ?
Pour ma part, j’ai joué en mode normal, en fouillant un maximum, et en jouant très prudemment. Peut-être trop parfois, à rester plusieurs minutes caché dans un coin pour éviter un poursuivant. J’ai même plusieurs fois perdu du temps à devoir retourner à un coffre à l’autre bout de la maison pour libérer quelques emplacements de mon inventaire. Je suis peut-être donc dans l’autre extrême avec mes 12 heures de jeu sur ma première partie, et peut-être que cela paraitra encore trop peu pour certains, mais je n’ai sincèrement pas eu le sentiment que le jeu soit trop court. Je ne me suis pas dit en le terminant « merde, déjà ?! » (ni « Ouf, tant mieux »), et la chasse aux trophées va m’inciter à refaire 2 parties (voire 3 si je manque de chance), dans des configurations totalement différentes, donc avec une autre approche. Même si vous n’êtes pas chasseur de trophées, rejouer pour trouver les collectibles ou utiliser les bonus débloqués peut avoir son intérêt.
Et pour ceux qui n’en ont pas eu assez, des DLC sont dors et déjà disponibles et proposent pas mal de contenu additionnel.
Trophées
Comme pour la plupart des jeux, Resident Evil 7 propose des trophées liés à l’histoire, des trophées d’actions particulières à faire (qui du coup sont pour la plupart manquables mais assez naturels), et des trophées liés au collectibles. Ajoutez à cela un speedrun (moins de 4 heures) et des objectifs difficiles mais intéressants comme ne pas ouvrir plus de 3 fois un coffre (ces 3 fois sont imposées par le scénario) et ne pas utiliser plus de 3 soins, et vous avez un platine intéressant à obtenir, avec au mieux 3 parties. Dans l’idéal, il faut faire sa première partie en normal en récupérant tous les collectibles. Le hic, c’est qu’il faut les ramasser au cours d’une seule et même partie, qu’il n’est pas possible de rejouer des chapitres du jeu sans recommencer du début, et qu’un des collectibles est à récupérer dès le début d’une manière un peu particulière. Sans vous aider d’une vidéo ou d’un guide, il y a très peu de chance pour que vous le trouviez lors de votre partie découverte, mais je déconseille fortement de faire votre première partie avec un guide sous les yeux (quel intérêt, quel plaisir ?). Sachez qu’il est tout de même possible de récupérer les différents types de collectibles lors du speedrun en facile même si ça complique le chrono et la gestion de l’inventaire.
La troisième partie se fera en Survie, avec là encore des collectibles (disposés autrement et utiles pour débloquer des éléments de jeu) mais surtout des bonus gagnés dans les parties précédentes et qui devraient rendre l’épreuve plus fun. Je n’en suis pas encore là personnellement mais je pense que le platine est abordable, sans être hyper simple.
Trailer
Verdict
Resident Evil 7 réussi le pari de relancer la licence avec une approche très différente des précédents épisodes, tout en restant fidèle et cohérent avec ce qui a déjà été proposé. Le retour à une exploration d’une grande demeure isolée et pleine de secrets est fait habilement avec le passage à une vue à la première personne qui me semble indispensable pour avoir ces sentiments de peur et de stress en progressant. Le jeu mélange habilement les phases d’exploration, de chasse et d’action.
Le jeu a également une approche plus « réaliste » par ses graphismes et les comportements des personnages, même si cela vaut quelques scènes et situations un peu ratées parfois. Resident Evil 7 n’est pas parfait, ce nouveau style est à affiner pour la suite, mais la renaissance est tout de même une réussite.
On peut également souligner le fait que ce soit le premier vrai gros jeu à être proposé en intégralité en Réalité Virtuelle, qui plus est sans désagréable sensation de nausée, bien que j’ai paradoxalement trouvé le mode VR moins prenant au niveau des sensations.
Les :
- Un retour réussi à l’ambiance du premier Resident Evil
- Une vue et une approche différente mais fidèle à la licence
- Le level design et certains passages très cinématographiques
- Le mode VR très stable et accessible
- Des passages rappelant les films SAW
Les :
- Des combats de boss pas toujours réussis
- L’icône de chargement qui trahit l’arrivée d’évènements
- Les trophées collectibles à faire sur une seule partie (surtout le tout premier collectible quasiment impossible à deviner)
- Il y a des choses que l’on aurait envie de faire, des objets que l’on voudrait ramasser en vrai, mais là on ne peut pas
SUGGESTION
Merci pour ce test, j’ai bien envie de le faire en VR mais il va falloir attendre que j’ai le PSVR. RE 7 sera en haut de la liste des jeux à faire quand je l’aurai 🙂