[Test] [PS3] South Park : Le Bâton de la Vérité
Stan : Putain les mecs ils ont fait un jeu sur nous !
Cartman : Ça troue l’cul !
Crédits
- Plateforme : PS3, Xbox 360, PC
- Date de sortie : 06/03/2014 (selon support)
- Développeur : Obsidian
- Editeur : Ubisoft
- Type de jeu : Jeu de rôle
- Nb de joueurs : 1
- Online : Non
- PEGI : 18
- Périphériques : aucun
Menus & Modes de jeu
Nouvel arrivant dans la belle vile de South Park avec vos parents, ces derniers vous suggèrent très fortement de sortir vous faire des amis, et semblent cacher quelque chose à votre sujet.
Vous vous exécutez et tombez rapidement sur Cartman et des amis en pleine reconstitution d’une bataille entre humains et elfs pour la quête du Bâton de la vérité, dont le détenteur possède les pleins pouvoirs.
Bien que peu bavard (pour ne pas dire muet), vous vous faites rapidement des amis et prenez part à ce jeu de rôle grandeur nature. Vous aurez à ce titre le choix entre 4 classes : Mage, Voleur, Guerrier ou… Juif, le ton est donné.
Les attaques et pouvoirs sont propres à chaque classe mais cela ne change pas le déroulement du jeu.
Voici donc le prétexte à ce jeu de rôle qu’est South Park : le Bâton de la Vérité. Digne représentant de la série, vous trouverez de nombreuses références à l’animé qui comptent pas moins de 17 saisons, mais aussi à des grands classiques littéraires et cinématographiques tels que Game of Thrones (Trône de Fer), The Sword of Truth (L’épée de Vérité), Lord of the Rings (Le Seigneur des Anneaux) pour le côté héroic fantasy, ainsi que d’autres joyeusetés dont je préfère vous laisser la surprise, mais qui plairont aux gamers, geeks et amateurs de l’animé.
On a donc droit à du what the fuck?! à foison, de l’humour uro/scato, de la violence, du sexe, de la vulgarité, le tout à la sauce South Park.
Là où les néophytes risquent d’être outrés, les fans seront enchantés de cet esprit si fidèle à l’univers et de toutes les références et clin d’œil dont le jeu regorge.
Le jeu est proposé dans plusieurs niveaux de difficulté qu’il est possible de changer par la suite, et une fois la quête principale qui se déroule sur 3 jours est terminée, vous avez la liberté de continuer de déambuler dans les rue de South Park afin de compléter les quêtes secondaires. A noter cependant que certaines zones sont accessibles uniquement pendant certains moment du scénario et que dans ce cas il n’est plus possible d’y retourner par la suite.
Il faut savoir que la version européenne du jeu comporte certaines scènes censurées. Au moment d’avoir normalement ces scènes, on a droit à un écran sur lequel est indiqué très explicitement et presque de manière à nous narguer ce que l’on devrait voir.
Si je peux comprendre dans l’absolu que l’on censure des choses, et même si j’ai déjà plus de mal à l’accepter sur un produit destiné à un public adulte qui achète en connaissance de cause, j’ai beaucoup plus de mal à comprendre les choix dans South Park : le Bâton de la Vérité, puisque l’on a tout de même droit à certaines scènes limites choquantes, au moins autant que celles auxquelles nous n’avons pas droit, et que leur description est tout aussi explicite que des images. Incompréhensible et très frustrant.
Commandes & Jouabilité
Tout commence par une personnalisation de votre personnage. J’ai bien évidemment fait mon perso à l’image du logo du site Vavache.fr, c’est-à-dire à mon image. C’est assez fun de « se voir » dans un jeu (à l’instar des Mii dans certains jeux Wii/Wii U/3DS).
La personnalisation est assez variée, de la couleur de peau à la coiffure en passant par les vêtements et des traits physiques particuliers. Plus tard dans le jeu il sera possible de mettre des perruques ou des artifices de manière à changer complètement de look (pour le fun ou le besoin du scénario).
Il est également possible de changer de vêtements, mais dans ce cas il est préférable de le faire en fonction des caractéristiques et des attributs de ces derniers plutôt que pour le style : bonus d’armure, de dégât, ajout de bonus de dégâts de feu etc etc. On peut de plus personnaliser l’équipement en y ajoutant des morceaux de tissus qui ajoutent encore des bonus.
La classe de personnage détermine également le style de jeu, même si dans tous les cas on retrouve des attaques à distance, au corps à corps, des pouvoirs et des attaques spéciales.
Mais nous verrons cela après.
Votre personnage est prêt, vous voilà lâché dans South Park. On y retrouve tous les éléments et lieux de la série de manière très fidèle. Vous pouvez vous y balader librement, à condition bien sûr que les accès soient ouverts. Il faudra pour certaines portes des clés à récupérer lors de combats ou de quêtes, pour d’autres accès il faudra acquérir certaines compétences spéciales.
Mais globalement dès le début du jeu, vous avez une liberté de mouvement assez importante. Cela permet en plus de la quête principale d’explorer, de chercher des matériaux et équipements, de se faire des amis, de lancer des quêtes secondaires ou des combats.
Pour l’exploration, il faut garder l’œil ouvert et repérer tous les éléments dorés dans le jeu, comme les poignées de portes. Il est possible d’interagir avec tout ce qui est doré. Il faut également surveiller ce qui scintille qui peut être atteint avec une attaque à distance disponible même en phase d’exploration. Il faut également être à l’affût des coffres aux trésors ou des éléments du décor à détruire. Tout cela permet de récupérer de l’argent, des babioles à revendre ou des armes et pièces d’armure, ou enfin des ingrédients à utiliser en combat.
L’interface du jeu est présentée comme une application d’un réseau social. La page d’accueil met d’ailleurs en avant les amis que vous vous êtes fait (c’est un des objectifs principaux du jeu) et leurs messages plus ou moins inutiles. Les autres pages de l’interface permettent de voir les compétences, l’équipement, la carte et les quêtes en cours. _ Très pratique pour se rafraichir la mémoire.
Il y a également une page dédiée au listing des objets de quête, aux équipements récoltés et à récolter, et à une liste de petites créatures à collectionner, les Chinpokomon. Ces derniers sont cachés un peu partout dans le jeu et sont simplement des collectibles, sans valeur ajoutée particulière si ce n’est 3 trophées.
Durant la partie, il est fortement conseillé de tout fouiller, tout ramasser, mais surtout de discuter avec tout le monde pour vous faire plein d’amis. Avoir des amis permet de débloquer des points de compétences à utiliser pour avoir des bonus, comme faire plus de dégâts en corps à corps, avoir une meilleure résistance aux attaques etc.
De plus, certaines personnes rencontrées vous donneront des quêtes à réaliser. Cela peut être un ou des objets à retrouver, d’autres personnes à qui parler ou à combattre, des lieux à explorer etc. L’issue d’une quête secondaire pourra être le lancement d’une autre quête, un objet de récompense, un nouvel ami ou une invocation spéciale. En effet quelques personnes vous proposeront leurs services en récompense. Cela se traduit par la possibilité d’invoquer une fois par jour la personne concernée lors d’un combat. Cette personne viendra vous prêter main forte, de manière assez spectaculaire voir complètement hallucinante parfois, il faut y jouer pour le croire.
En plus de ces récompenses diverses, vous gagnerez de l’expérience, expérience qui vous permet de gagner des niveaux allant de 1 à 15. A chaque niveau vous gagnez 1 point de compétence à utiliser dans l’amélioration d’une attaque spéciale.
Les attaques spéciales sont utilisables en combat mais coûtent des points de pouvoir (PP). Elles permettent de soigner, de faire des dégâts importants et/ou d’imposer des états aux ennemis (saignements, vomissements, rage etc).
En revanche par rapport aux niveaux d’expérience, il faut savoir que cela n’a pas grande influence sur les ennemis dont le niveau s’adapte au vôtre. Ce choix délibéré est tout à fait adapté au fait que vous progressez dès le début globalement dans les mêmes zones. Il est ainsi impossible de vous retrouver à vous ennuyer face à des ennemis ridicules ou que vous soyez face à des adversaires pour lesquels vous souhaiteriez avoir 10 niveaux de plus pour ne pas vous prendre de raclée.
Il n’empêche qu’il arrive que certains combats soient plus difficiles que d’autres, surtout contre les Boss, mais en fait tout dépend surtout de la façon dont vous combattez.
Le déroulement des combats est dans la pure tradition des jeux de rôle (que je connais, je suis loin de maitriser le sujet). Déjà le déclenchement : vous voyez les ennemis sur la carte, vous avez la possibilité d’aller les provoquer en allant sur eux et en frappant pour lancer l’instance de combat, ou de les laisser venir à vous ou bien de les esquiver en passant assez loin ou en courant.
En combat à proprement parler, cela se déroule au tour par tour. Pour chaque personnage (vous et un ami qui vous accompagne à certains moments du jeu), vous avez à chaque tour le droit à une première action qui est soit d’utiliser un objet : potion de pouvoir, de soin, de mana, de puissance etc, soit d’utiliser une magie ou de faire une invocation (ne fonctionne pas contre les Boss). Vous avez ensuite le droit à une seconde action : attaque spéciale, attaque à distance, attaque au corps à corps ou attaque de pet (plusieurs sont à débloquer au cours de l’aventure).
Une fois l’action choisie, avec quelques variantes selon les cas, vous devrez agir avec un bon timing, en appuyant sur une touche au moment où un scintillement apparait à l’écran, afin de réussir ou non l’action avec plus ou moins de succès (échec, normal, critique). Déroutant au début, avec le temps le timing est plus facile.
Lors de la défense le principe est le même, c’est-à-dire que l’ennemi pourra réaliser les 2 types d’action, et lorsqu’il attaque il faut également procéder à l’appui d’une touche avec un bon timing. La tâche est plus délicate car il faut réagir lorsqu’un bouclier apparait sous notre(s) personnage(s), sauf que le temps pour réagir est extrêmement limité. Il faut donc apprendre le timing, mais là encore la difficulté reste présente car il y a plusieurs types d’attaque et de timing en fonction des ennemis. J’avoue avoir eu personnellement du mal à maitriser les défenses et maintenant encore il n’est pas rare que je prenne beaucoup de dégâts car pas du tout dans le rythme.
Le nombre de coups spéciaux est correct sans être faramineux, mais combiné avec les différents personnages qui peuvent vous accompagner, cela offre tout de même quelques variations de combats possibles, même si on a tendance à rester sur des techniques efficaces une fois qu’on en a trouvé.
Le fun dans tout ça, parce que oui on parle d’un jeu South Park, il ne faut pas l’oublier, on n’est pas là pour être sérieux, se joue dans les armes qui sont pour certaines assez loufoques, les attaques spéciales pour certaines bien barrées, et certains ennemis aux attaques peu conventionnelles, comme les loups qui prendront vos jambes pour une compagne d’accouplement, provoquant chez vous un écœurement assez douloureux que l’on imagine aisément.
Je ne vais pas tout dévoiler ici mais sachez qu’il y a vraiment de quoi rire et halluciner tout au long de la partie.
Graphisme & Animation
Il n’est pas question de dire ici c’est beau ou pas beau, c’est du South Park pur jus, on a l’impression d’être dans un épisode de la série animée, tout est cohérent et tout à fait dans le thème, il n’y a donc rien à redire à ce sujet.
On prend plaisir à retrouver les personnages et les lieux.
On note tout de même une grosse baisse de framerate lors de certains changement de zone, ce ralentissement de plusieurs secondes est très désagréable sur le moment, mais surtout on se demande pourquoi, car le jeu ne semble pas visuellement prendre beaucoup de ressources de la console. Dommage.
Bande son
Les fans pure souche qui ne jurent que par la version originale ne seront pas déçus, mais pour les habitués de la version française, se taper tout le jeu en vostfr sera perçu comme une déception.
Le plus gênant à mon sens étant surtout que les dialogues fusent, que les sous-titres sont assez petits et qu’il est parfois difficile de tout lire, et encore moins de comprendre pour qui a un niveau d’anglais qui ne va pas au-delà du scolaire et du classique tant les propos font plutôt dans la grossièreté et le langage familier.
A côté de cela, la réalisation est assez bonne, les musiques avec un petit côté épique sont sympathiques, on regrettera qu’à certains moment il n’y en ait pas du tout, l’ambiance devient alors fade et on a l’impression que le jeu a bugué. Heureusement ça ne dure jamais bien longtemps.
Durée de vie
South Park le Bâton de la Vérité est en-dessous des habitudes du genre en terme de durée de vie, mais il faudra tout de même une bonne quinzaine d’heures pour faire le tour des quêtes principales et secondaires, surtout si l’on n’optimise pas les déplacements.
Trophées
Il est possible d’obtenir le platine en une seule partie, mais il faut pour cela remplir des objectifs bien précis et surtout faire des choix qui ne sont pas ceux que l’on voudrait forcément faire, à commencer par le choix de la classe.
Il est donc préférable de faire une première partie sans se soucier des trophées, puis une seconde en suivant scrupuleusement un guide. Dans ce cas, et même si vous aimez explorer tous les recoins des jeux en général, ne vous attardez pas sur des détails car de toutes façons il est très probable que vous manquiez les ¾ des trophées pour avoir loupé une action à un moment donné, et que vous deviez quoiqu’il arrive tout refaire sur votre seconde partie.
Trailer Officiel
Verdict
Oubliez ce jeu si vous êtes trop sérieux ou coincé, ou simplement que vous n’aimez pas South Park, car il s’agit bien là d’un épisode digne de la série dont vous êtes aux commandes.
Fidèle, bourré de références, plutôt bien réalisé graphiquement et scénaristiquement, South Park Le Bâton de la Vérité est un jeu de rôle vraiment fun et accessible même aux non habitués du genre.
Les :
- L’univers South Park totalement retranscris : lieux, personnages, situations etc
- L’humour et le n’importe quoi permanent
- La personnalisation du personnage
- La variété des quêtes
Les :
- Le système de défense difficile à prendre en main
- Certaines zones accessibles temporairement
- La censure en Europe (bien qu’indépendant des développeurs)
- L’absence de vf (même si on comprend les difficultés techniques)
- Les ralentissements aux changements de zone